Et hop (encore)! Le deuxième volume de l’anthologie consacrée à Copi paraît cette année dans la collection Olivius! Aussi épais que son prédécesseur et contenant au minimum 20% d’inédits, Vive les pédés aborde la décennie 70 et le début des années 80 de l’auteur. Si l’on retrouve encore l’humour absurde et mélancolique des histoires de la Femme assise et de son bestiaire, ce livre met aussi en avant l’intérêt de l’auteur pour les questions politiques et sexuelles de son temps: famille, sexualité, sida, religion… tout et tout le monde y passe. Sans concession! Ce nouvel opus s’ouvre sur une riche préface de Thibaud Croisy, metteur en scène et grand connaisseur de l’oeuvre de Copi. Il propose un éclairage sur le travail de dessinateur de Copi, plus dense et plus dramatique, au regard de ses autres pratiques (le théâtre, l’écriture…) pendant ces années troubles.
Mort des suites du Sida durant la préparation de sa dernière pièce de théatre, Copi a marqué de son empreinte tout les domaines sur lesquels il travailla, le théâtre, la littérature et bien sûr la bande dessinée.
Les spectateurs du monde entier connaissent bien Copi, l’un des dramaturges majeurs de la fin du vingtième siècle. Ce que l’on sait moins, c’est que son talent protéiforme s’est exprimé dans bien d’autres domaines. Parmi eux, le dessin.
Les filles n’ont pas de banane, précédent volume de cette anthologie consacrée aux bandes dessinées de Copi, se concentrait sur les premiers pas de l’auteur dans le récit dessiné, période qui l’avait vu inventer son fameux personnage de la Femme assise pour Le Nouvel Observateur. Nous le retrouvons alors qu’il a rejoint les Éditions du Square et ses deux porte-étendards, Hara-Kiri et Charlie Mensuel. Il jouit là-bas d’une totale liberté et peut aborder les sujets qui fâchent une France que la libération sexuelle n’a pas rendu moins homophobe. Amer constat qui sera souligné par les réactions outrées des lecteurs de Libération découvrant Libérett’, la mascotte transsexuelle imaginée par Copi pour animer les pages du quotidien. Le Gai Pied fait une timide apparition en kiosque et Copi lui apporte aussitôt sa signature. C’est le temps de la bande dessinée «?à poil, à voile et à vapeur?», qui verra enfin les gouines, les trans et les pédés cesser d’être des curiosités contre-nature…
Copi est né à Buenos Aires en 1939. Dramaturge prolifique, il a travaillé notamment avec Jérôme Savary, Alejandro Jodorowsky et Alfredo Arias. Son œuvre théâtrale (Eva Perón, Une visite inopportune…) est publiée en France aux Éditions Christian Bourgois. Il est mort à Paris en 1987.
Vive les pédés et autres fantaisies mesure 19 x 26 cm pour 272 pages. Il est maintenant disponible pour la somme de 24€.
Bonjour,
d’abord, merci pour ces rééditions de Copi. Manque plus qu’Altan et Jacovitti et on aura tout les meilleurs de cette période disponibles.
2 questions à propos de Copi:
-Quand vous dites anthologie, c’est parce qu’il y a des choses de Copi qui sont introuvables, ou bien vous laissez volontairement des choses de côté?
-Savez-vous combien de recueils (à la louche) vous ferez de l’Argentin?