Lorsqu’un artiste hors du commun se lance dans son autobiographie, il faut s’attendre à une épopée exceptionnelle. Dans ce roman-fleuve en trois volumes, Shigeru Mizuki conte son histoire, inévitablement liée à l’Histoire du Japon et de son art le plus populaire : le manga.
Le premier volume de la trilogie, sous-titré L’enfant, prend source au tout commencement, c’est-à-dire à la naissance de Shigeru, narrée par le mankaga de presque quatre-vingt ans, un âge où l’on s’attend à voir surgir la mort d’un jour à l’autre.
D’emblée, l’auteur annonce la couleur, le lecteur attentif retrouvera dans Vie de Mizuki quelques pages déjà parues dans d’autres volumes, mais c’est là la seule et unique autobiographie de Shigeru Mizuki.
Pour notre plus grand plaisir.
Le succès sans commune mesure de la bande dessinée au Japon, son enracinement au plus profond de la société et ses thèmes de prédilection, s’expliquent une fois placé en regard de l’histoire de l’Ère Showa. Et à juste titre, la biographie des pionniers du manga témoignent tout autant de la naissance d’un art que de l’une des périodes les plus complexes de l’histoire du Japon.
La vie de Shigeru Mizuki rappelle qu’en un peu plus d’un siècle, cet archipel uniquement constitué de villages de pécheurs mue en l’une des plus grande puissance industrielle du monde. Qu’entretemps, un élan de modernité et de nationalisme emporte ses hommes vers la guerre, puis rapatrie les survivants sur une terre sous occupation, en perte d’identité, en marche d’industrialisation forcée, démunie de son armée et de son besoin de produire de l’énergie.
Cette société qui n’aurait plus besoin de se défendre ni de se nourrir allait accoucher d’une forme d’expression naturellement enfantine, mais d’une richesse indéniable : le manga.
Shigeru Mizuki, plus que tout autre, incarne cette magnifique transformation de l’Histoire en réaction artistique?: celle d’un homme qui perd un bras au combat et rentre au pays raconter les aventures d’un héros escroqué de son oeil.
Vie de Mizuki est un nouveau livre de la collection Pierre. Il mesure 17 x 24 cm pour 496 pages (et ce n’est que le premier volume)! Sous la jaquette se trouve une couverture cartonnée avec marquage vert brillant et un marque-page assorti aux superbes gardes roses. Il vous sera particulièrement utile pour vous reporter aux notes détaillées et aux repères historiques présents en fin d’ouvrage. Il coûte 34,50 euros.
[…] (commissaire de l’exposition avec Léopold DAHAN) recommande les tomes de Vie de MIZUKI, chez Cornélius, comme de bonnes portes d’entrée dans cet […]
@mjd-sayen :
J’ai cru lire le 15 avril!!!! Mes 35 euros sont déjà de côté!!!
Magnifique lecture lue d’un coup, par contre quand le tome 2 sortira t’ils ?
Ok, merci de votre réponse.
@xynopp : Bonjour. Oui, comme nous l’avons indiqué dans le livre, nous avons fait le choix de ne traduire que les onomatopées qui pouvaient ne pas être évidentes, et ce afin de ne pas surcharger les pages. Et sinon, une bonne fois pour toute, NON, ce n’est pas indigne d’utiliser de la Comic San MS ! Les polices sont faites pour être utilisées dans un cadre donné. Et ce qui peut paraître moche dans une utilisation particulière peut se révéler probant dans une autre. Vous réagissez ainsi parce que tout le monde utilise cette police (pas terrible à la base) de façon inepte et abusive. Mais ce n’est pas la bonne façon de juger. Une typo, ça marche ou ça ne marche pas. Nous avons fait quantité d’essais pour Mizuki, avec des fontes nettement plus raffinées (sachant qu’au Japon, les œuvres de Mizuki sont aussi lettrées mécaniquement) et rien ne fonctionnait. Les polices avaient beau être parmi les plus élégantes, le résultat était pourri. Et puis un stagiaire ayant fait une erreur de sortie, nous nous sommes retrouvés avec un test en Comic San MS. Et là, il y a ceux qui disent « Oh non mon dieu, pas cette police de beauf ! ». Et ceux qui ravalent leur fierté et qui grommellent: « Merde, c’est avec cette police de merde que ça marche le mieux… ». Un aveu: nous l’avons toutefois partiellement redessinée pour régler certains déséquilibres (en particulier les majuscules, qui sont affreuses). Voilà voilà. Apèrs, évidemment, ce n’est qu’une affaire de goût, comme toujours…
Je confirme, c’est un délice. J’ai juste deux petites questions :
– Pourquoi est-ce que certaines onomatopées sont traduites en notes de bas de case et d’autres non ? (On en voit un exemple sur les illustrations ci-dessus, celles de la page 25 sont traduites, pas celle de la page 27) Est-ce un choix éditorial de ne pas traduire celles qui sont trop évidentes ?
– Et surtout, quelle étrange idée d’avoir lettré en Comic Sans MS… non ?
Mais je ne voudrais pas chipoter, cette BD est un pur plaisir.
Je viens juste de finir la lecture de ce manga et effectivement c’est une pure merveille. Bravo ! et mille fois bravo à Cornelius !!! Mais quand aurons nous la suite ?