À peine sorti aux États-Unis chez son éditeur américain Pantheon queMister Wonderful arrive en France! Avec ce livre construit autour de saynètes parues chaque semaine dans le New York Times, Daniel Clowes nous présente un projet totalement différent de Wilson, sorti l’année dernière.
Dans cette précédente bande dessinée, il racontait une histoire plutôt elliptique à travers une série de gags d’une page ; à l’inverse, Mister Wonderful dépeint les événements d’une seule nuit (et une matinée) sur 80 pages et, comme le sous-titre de la version originale l’indique, Mister Wonderful est une « love story ».
Mais que le fan de l’humour un poil cynique de Clowes se rassure, Marshall est bel et bien l’anti-héros classique de l’auteur : il panique, se met la rate au court-bouillon, transpire et examine ses défauts à la loupe. Célibataire introspectif et grisonnant, il a rendez-vous avec Natalie, une inconnue qu’un couple d’amis compatissants lui a décrit comme « sa dernière chance de ne pas finir sa vie seul comme un chien ». En l’attendant, Marshall s’apitoie sur son sort et sur celui de l’humanité toute entière, anticipant tout ce qui devrait logiquement dégénérer au cours de la soirée et recensant les mille et une façons dont il sera inévitablement humilié. Les minutes passent, Marshall est de plus en plus déprimé, de plus en plus saoul et de plus en plus obsessionnel, il en vient à souhaiter que cette fille probablement moche, vieille et cinglée n’arrive jamais; il veut rentrer chez lui et s’enterrer dans cet univers poussiéreux et maniaque qu’il s’est contruit… Seulement voilà: avec plus d’une heure de retard, Natalie finit par arriver…
Savant mélange d’humour, de tragédie et de romantisme, Mister Wonderful met en scène l’attachement profond de l’auteur pour ces personnages esquintés par la vie mais jamais complètement irrécupérables. En explorant ses thèmes de prédilection avec une précision accrue et un vocabulaire narratif renouvelé, Daniel Clowes donne ici son livre le plus optimiste.
Bob aussi aime cette édition luxueuse à l’italienne (format 29 x 16 cm), de 80 pages, cartonnée, avec un dos toilé avec un marquage bleu marine et bleu clair, le tout en quadrichromie et pour la modique somme de 20 euros. Le dessin de couverture n’est autre que la quatrième de la version américaine et notre quatrième de couverture est tirée d’une double page intérieure (45-45 pour être précise) dont nous avons modifié le fond noir pour un bleu marine très foncé, parfaitement assorti au marquage du dos, vous l’aurez remarqué.
Bob a un truc en plastique fiché dans le front, mais il a l’air lucide, cette 4eme de couverture est en effet bien jolie…
@Solange :
merci !!
@Laurent : Bonjour Laurent,
Je vous avoue qu’elle m’a vraiment bien fait rire mais qu’elle était totalement intraduisible en français…
An old man is lying in a nursing home when a stripper comes in and says,
The old man thinks it over for a minute and says,
J’imagine que maintenant, vous avez bien commencé la journée.
J’aurais bien aimé avoir la version anglaise de la blague …
@AAATCHOUM :C’est effectivement un artifice pour ne pas mentionner l’imprimeur. Je crois qu’il a déjà été répondu à cette question ailleurs sur le blog, mais peu importe: le problème n’est pas que nous n’assumons pas mais plutôt que nous ne souhaitons pas que les livres fassent de la publicité aux imprimeurs avec lesquels nous travaillons (il y a eu quelques abus par le passé). TWP, l’imprimeur en question, étant le seul imprimeur actif à Singapour, mentionner le pays revient à donner le nom. Mais bon, c’est peut-être une coquetterie excessive et inutile.
Un magnifique ouvrage qui a été imprimé « loin d’ici ». Est-ce pour ne pas mentionner une grande puissance asiatique que les éditeurs sollicitent de plus en plus fréquemment ? Cornélius ne veut-il pas l’assumer ?
Encore un beau livre que je vais vite aller me procurer !