Attention double chef d’oeuvre! L’année démarre fort chez Cornélius avec Fuzz et Pluck et Splitsville, une fable comique, tout à la fois drôle et cruelle, du génial Ted Stearn. Dans cette épopée des temps modernes, les chemins des deux compères – Fuzz l’ourson timide et naïf, Pluck le poulet déplumé et belliqueux – se croisent, s’éloignent, se recoupent. Le créateur du duo s’en donne à coeur joie et nous offre une histoire débordante d’humour et d’humanité. Adoubé par ses pairs outre-Atlantique, Ted Stearn reste encore méconnu en France, méprise que nous nous efforçons de réparer avec cette magnifique édition que nous vous offrons aujourd’hui. La librairie Super Héros contribue elle aussi à redresser ce tort en vous présentant une magnifique expo-vente des planches de Splitsville qui débute aujourd’hui même (vous trouverez les informations relatives à cette exposition à la fin de ce billet).
Jamais, depuis Quichotte et Panza, ou Laurel et Hardy, on ne vit un couple de héros aussi mal assorti. Fuzz est un nounours, battu et jeté à la poubelle par un sale gamin. Coq d’élevage, plumé et promis à l’abattage, Pluck est en cavale. L’un est aussi craintif et passif que l’autre est arrogant et agressif. Débutée dans une benne à ordures, leur histoire prend la forme d’un roman picaresque, à la façon de L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche ou des Aventures de Huckleberry Finn. Leur route croise celles d’un singe zen, d’une végétarienne folle, de Lardass, roi du sandwich au lard, de la belle Glibbia, directrice d’une équipe d’animaux gladiateurs, ou de Sourpuss, citron mâtiné de mouches, produit d’une expérience scientifique aberrante. Ces créatures improbables arpentent la scène d’un petit théâtre de fête foraine, avec ses décors de carton pâte et sa toile de fond qui représente une Amérique miteuse, envahie par les détritus, un pays à la fois familier et étrange, à qui le trait épuré et le noir et blanc de l’auteur donnent un air d’évidence. Si l’homme y est un loup pour l’homme, et les bêtes à plume, à poil ou en peluche, la violence reste burlesque. Et le lecteur peut rire des mésaventures de Fuzz et Puck, comme il rit de celles des vagabonds de Beckett. Ted Stearn, lui aussi, accorde à ses pauvres héros la grâce de survivre au désespoir et de continuer malgré tout.
Fuzz et Pluck et Splitsville sont deux nouveaux livres de la collection Pierre. Ils mesurent 17 x 24 cm et comptent 104 et 248 pages! Soulevez la jaquette, vous y trouverez une couverture cartonnée craft avec marquage rouge brillant. Fuzz et Pluck et Splitsville coûtent respectivement 20,50 et 25,50 euros.
L’auteur nous fera l’honneur de sa présence chez Super Héros pour une séance de dédicace le vendredi 25 janvier à 17h.
Merci pour votre réponse, après m’être étonné de ne pas les voir ni à la Fnac, ni chez Decitre, dont le vendeur m’a affirmé que les albums n’étaient pas encore paru, j’ai décidé d’aller voir des pro dans un magasin de BD grâce à qui j’ai pu me procurer les 2 tomes sans soucis (Amazon jamais !). J’adore Fuzz et Pluck et cette collection est d’une très grande qualité !
@fuzz : Aïe aïe aïe, que c’est triste d’entendre ça… Bon, il y a deux options: soit vous le commandez chez votre libraire (et même mieux, vous arrivez à le convaincre qu’il se doit de l’avoir en rayon), soit vous le commandez sur notre site ou sur celui d’un libraire en ligne (mais par pitié, pas Amazooooon !!). Merci.
Comment faire pour les acheter ces deux superbes albums ? Je ne les trouve nul part !
J’ai une nouvelle fois craqué pour une version française. Et très belle de surcroît. Je ne connais pas le travail de Ted stearn et m’en vais le découvrir au galop.
Il me semble m’être déjà exprimé à ce sujet ici il me semble, mais je me relance: j’ai toujours du mal a trancher entre la VO si elle est disponible et la VF ( et souvent vos éditions cartonnées me font craquer pour la vf!).
Néanmoins j’ai réfléchis ( oui ca m’arrive) et une idee, un rêve (un fantasme?) est né en relisant récemment les œuvres de mizuki. Vos notes de fin de pages sont très agréables à lire et fort enrichissante. Avez vous déjà envisagé de vous en servir pour relever certains jeux de mots » perdus » lors de la traduction?
J’ai pu observer sur les planches originales et déjà vu certaines « pertes » mineurs mais avec une simple note à savourer, soit pendant soit après la lecture, enrichiraient l’expérience.
Merci en tout cas pour votre travail.
LP