Crimechien est une histoire où il est question de crime, de chiens et de politique. À travers ce préquel au long récit Hors-Zone, on apprend comment notre protagoniste, détective au passé trouble et aux moeurs douteuses s’est retrouvé dans un scénario qui l’entraîne du mauvais côté de la loi. Derrière une apparente simplicité portée par des couleurs vives (le livre est imprimé en trichromie) et un trait absent, Blexbolex offre en réalité un récit plus complexe qu’il n’y paraît, dans lequel les chiens vivent une vraie vie d’homme, où les enquêteurs sont arrêtés pour les crimes sur lesquels ils enquêtent et où les happy ends finissent plutôt mal…
Laura, une amichienne au pedigree incertain, a disparu?: elle n’a pas pointé de la semaine et ne s’est pas présentée à la séance de relaxothérapie caudale à laquelle le syndichien l’avait inscrite. Il faut alors se rendre à l’évidence?: un crimechien a été commis, assorti de sévices prolongés, incluant le non-lancer de balle et le refus de promenade. Une enquête de routine commence mais rien ne se déroule comme l’avait prévu notre héros…
Le détective est embarqué dans un traquenard foireux et se retrouve projeté du côté obscur. Au beau milieu d’un complot politique qui mettra le pays à feu et à sang, il se lance dans une course contre la montre… pour sauver sa propre peau plutôt qu’un monde au bord du gouffre.
Préambule dépouillé au foisonnant Hors-Zone (?également aux éditions Cornélius?), Crimechien partage avec son successeur un goût pour la chute stationnaire et cultive la fin du monde comme possible esthétique. Le lecteur est entraîné de l’autre côté du miroir, dans un univers futuriste qui fait s’entrechoquer Philip K. Dick, Tintin et le Bauhaus. Œuvres siamoises, les deux livres se complètent autant qu’ils se combattent, illustrant par leur dualité l’inspiration complexe et schizophrène d’un auteur qui, livre après livre, force notre admiration.
S’appuyant sur une maîtrise virtuose de la couleur directe et de l’impression, Blexbolex franchit avec Crimechien et Hors-Zone un nouveau palier dans une œuvre déjà riche, tirant son style faussement minimaliste vers un expressionnisme coloré plus éblouissant que jamais.
Crimechien est un nouveau livre de la collection Pierre. Il mesure 17 x 24 cm pour 56 pages. Un soin tout particulier a été attaché à la conception de ce livre, couverture cartonnée avec un marquage rouge, jaquette et impression en trichromie des plus réussies. Et tout cela pour la modique somme de 19 euros.
Je confirme, ce livre est absolument magnifique! C’est le genre de livre que l’on ne se lasse pas de lire ou tout simplement de contempler.
@charabvia : Ben, en librairie ou sur notre site !
A l’air bien…..ça se vend où