C’est un grand jour, longtemps attendu par les éditions de Cornélius et par les fans hardcore de Charles Burns! Quatre ans après Toxic, la trilogie, première oeuvre en couleur de l’auteur, touche à son terme avec la sortie de Calavera. Arrêtez de vous manger les doigts, le livre est enfin disponible en librairie! Dévoilant un final aussi sombre qu’inattendu à l’histoire de Doug, il dénoue avec maestria l’intrigue développée dans les deux tomes précédents. Une fois de plus, Charles Burns fait preuve d’un sens de l’ellipse et du découpage à la précision chirurgicale. Cette sortie conclue la visite de cet auteur hors normes en France au début du mois pour le festival des Rencontres Chaland, dont il était l’invité d’honneur de la 7e édition.
Doug, le héros de Toxic et La Ruche, a vieilli et pris du poids. Il ne touche plus à l’alcool ni à la drogue, vit avec Sally, qui l’a sauvé de lui-même, travaille chez un disquaire et a même un atelier pour ses projets artistiques. Il semble avoir trouvé une sorte de paix. Mais il suffit d’un concert punk pour que le passé, la mort de son père et sa rupture avec Sarah, lui saute à la gorge et que sa nouvelle vie vole en éclats. De nouveau, il fait des aller-retours entre rêve et réalité, entre présent et passé, à la recherche de lui-même. Ironiquement, les masques tombent le jour de la fête de Halloween.
Dernier tome de la trilogie, commencée il y a cinq ans avec Toxic, Calavera boucle la boucle et ramène le lecteur au point de départ de l’aventure. L’impressionnante imagerie déployée par l’auteur, qui greffe l’univers de Burroughs et celui de Hergé, prend enfin tout son sens. Chaque pièce du puzzle tombe en place. Et la réalité se révèle plus cruelle et plus sinistre que le pire des cauchemars. Manipulant son lecteur, Burns feint de l’égarer, de le perdre dans un labyrinthe étrange et menaçant. Mais, depuis le début, il suit son fil d’Ariane. Le récit ne pouvait s’achever que sur cette ultime image de désolation et de damnation. La conclusion de Calavera est aussi tragique qu’inexorable : on ne peut pas rattraper le passé.
Calavera est le trente-sixième livre de la collection Solange, il mesure 22,4 x 29 cm. Sa couverture est cartonnée avec dos toilé. Calavera, c’est surtout 64 pages de chef-d’oeuvre pour 21,50 euros.
Rarement vu une aussi belle illustration de 4ème de couverture ! N’arrêtez jamais votre collaboration avec des gens comme Burns ou Clowes !!!!! Merci effectivemement pour tout ça !
MERCI CORNELIUS POUR CA