Roulements de tambours, fanfares, trompettes, il n’en faut pas moins pour annoncer la rentrée littéraire chez Cornélius! Une rentrée placée sous le signe des jeunes auteurs Cornélius qui sont particulièrement doués et dont on va très certainement beaucoup parler au cours de ces prochaines années
. Fanny Michaëlis est de ceux-là. En 2009, elle met en image le conte de Marion Aubert, Les Orphelines avant de prendre par la main une autre enfant triste, Peggy Lee. Avant mon père aussi était un enfant nous entraîne au coeur des ténèbres, dans la forêt de la fertilité.
Ici, les bébés ne naissent pas dans les choux?; les grands-mères vont les voler dans la forêt. Mais pas n’importe laquelle?! Une forêt fertile, où l’animal et le végétal fusionnent en créatures incertaines?; une forêt magique, où les fleuves fécondent les fillettes et Karl Jung donne sa langue au chat du Cheshire.
Nous sommes au pays des fées, avec ses sorcières et ses cabanes mystérieuses, au pays des poupées, avec ses petites maisons et ses homoncules. L’âge, le sexe, rien n’est fixé. Nous sommes dans l’imaginaire d’une enfant qui tente, avec ses livres et ses jouets, de s’expliquer le monde incompréhensible des adultes.
Libérée des codes de la bande dessinée, Fanny Michaëlis réinvente les images délicieusement inquiétantes de Dulac ou Rackham, qui illustraient jadis les contes de Perrault ou les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles. Son histoire déroule ses épisodes oniriques dans une ambiance feutrée, douce et mystérieuse. Peu de texte, car le dessin dit tout, odeurs, sons et couleurs. Sortis de la forêt, les bébés se reposent un peu, sur un petit lit de fer, dans le confort rassurant du ventre maternel. Vient le moment de naître et de perdre sa barbe, de vieillir et de perdre ses cheveux. Le père se métamorphose en son fils. Le fils se métamorphose en son père. Et déjà il faut retourner dans la forêt pour y mourir ou y renaître.
Ainsi va la vie, en un cycle sans fin.
Avant mon père aussi était un enfant est un nouveau livre de la collection Raoul. 160 pages, format 15 x 21 cm et imprimé en niveau de gris. Le tout, pour la modique somme de 17 euros.
haha moi j’adore les reponses de Jlouis… comme quoi…
(très beau livre)@perrine :
Moi j’adore la couverture…comme quoi..
@camille :Superbe commentaire qui me fait penser à Claude Sarraute. Mais pourquoi cette faute si laide à « LucilLe »? C’est dommage.
Superbes dessins qui me font penser à « Lucile » de Debeurme mais pourquoi cette couverture si laide !!! C’est dommage.