Après Providence, Hugues Micol quitte le huit clos des motels pour explorer la liberté qu’offrent les grands espaces américains. Avec Whisky, il nous transporte au plein cœur des plaines désertiques, des canyons aux multiples ocres et des saloons bondés du grand Ouest. Les paysages spectaculaires aux couleurs chatoyantes se déploient pour mieux happer le lecteur dans la nostalgie d’un Far West rêvé. Entre fauvisme et western spaghetti, un voyage pictural à dos de cheval s’initie aux côtés de cowboys solitaires. En associant la gouache avec l’aquarelle, Hugues Micol nous fait sentir la roche chauffée par le soleil et entendre les sabots soulevant la poussière. Afin de découvrir ses peintures époustouflantes dans leur format d’origine (50 x 65 cm) et d’en apprécier ainsi toute la richesse technique, une exposition des originaux de Whisky aura lieu à la galerie Arts Factory à Paris, du 29 novembre 2018 (vernissage en présence de l’artiste) au 19 janvier 2019.
Plaines immenses, déserts pourpres et montagnes rocheuses, la géographie si particulière de l’Ouest américain est depuis longtemps un sujet qui inspire les artistes occidentaux. De Sergio Leone à Mœbius, l’image de cette région s’est peu à peu construite dans la culture populaire pour devenir le lieu de l’aventure et de la liberté.
Baigné depuis l’enfance dans cette représentation d’une Amérique fantasmée, Hugues Micol livre avec Whisky sa propre vision du Far West. Mélangeant avec subtilité la gouache et l’aquarelle, d’une tache sur la feuille naît petit à petit une montagne, un caillou ou une silhouette. Cette méthode spontanée dans l’élaboration du dessin fait écho à l’allégorie du cow-boy, homme solitaire qui parcourt un paysage en s’affranchissant des frontières et des lois.
Après Providence – où l’action se déroulait à chaque fois dans une pièce – Hugues Micol abandonne ici les espaces cloisonnés pour parcourir un extérieur riche en rocailles et en canyons. Il s’inscrit ainsi dans la tradition du western art, sous-genre de l’art pictural très populaire au milieu du XXe siècle. Pourtant, ce classicisme est ici détourné en faveur d’une approche plus instinctive, offrant au dessin un rendu proche des œuvres cubistes. Cette douce mélancolie d’une époque est symbolisée par la figure du cow-boy, icône d’un monde qui n’existe plus, sorte de fantôme traversant l’immensité du désert libéré de toutes contraintes.
Nom : Micol, Prénom : Hugues. Sexe masculin. Naissance à Paris en 1969. Signes particuliers : variable selon les missions. Couverture : dessinateur de « petits miquets». Vous noterez que certaines des informations contenues dans cette note ont été volontairement altérées par le sujet après piratage du système central. Extraordinaire précocité. Obtient sa première étoile de shérif à cinq ans. Képi de Super-Commandant de toutes les armées dès l’année suivante. S’initie en solitaire aux portraits biométriques. Formation achevée à neuf ans avec un costume de super-héros. Première manipulation électrique à partir de 1981. Poursuit ses incursions dans le domaine tout au long de son adolescence : le «rock’n roll» lui sert de camouflage. Entreprend une formation graphique : croquis logistiques, schémas stratégiques et opérationnels. En service commandé depuis 1992. Sa rencontre en 1998 avec un certain Cornélius le fait basculer dans l’indiscipline. Devient rapidement incontrôlable. Multiplie depuis les actions autonomes en librairies, épaulé à l’occasion par des complices. Le Bureau a définitivement perdu sa trace. Vous détruirez cette note aussitôt que vous l’aurez assimilée.
Whisky de Hugues Micol est le quinzième bandido de la collection Blaise. Son format est de 30×23,6 cm. Ce brevage est limité à 1000 exemplaires de 112 pages. Il coûte 37,50€.