Gus Bofa, l’enchanteur désenchanté est une somptueuse biographie de l’artiste écrite par Emmanuel Pollaud-Dulian. On y découvre l’homme tant dans sa vie personnelle qu’artistique et les débuts du livre illustré, qui permit, entre les deux guerres, à des artistes de faire du dessin un moyen d’expression à part entière et une véritable écriture. Le bel ouvrage est constitué d’un tiers de dessins entièrement inédits et plus de la moitié des oeuvres reproduites le sont à partir des originaux. Faisant bon usage de cette manne d’originaux disponibles et pour accompagner les commémorations de la Grande Guerre, la 41e édition du Festival d’Angoulême consacrera une exposition à Gus Bofa, intitulée Gus Bofa, l’adieu aux armes, qui se déroulera du 30 janvier au 2 février 2014.
Né en 1883, mort en 1968, Gus Bofa a traversé deux siècles, vécu deux guerres mondiales et vu les débuts de l’automobile, de l’aviation et de la conquête spatiale. Au fil de cinquante ans de carrière, et au gré de sa fantaisie, cet artiste autodidacte dessine pour la presse, réalise des affiches publicitaires, écrit des articles et des contes, des revues et des pièces de théâtre, se fait critique dramatique et littéraire, fonde un Salon artistique, et illustre plus d’une cinquantaine de livres. Après avoir mis en images le fantastique social de Pierre Mac Orlan et donné sa vision personnelle, parfois acide, des grands classiques, il associe ses propres textes et ses dessins dans une suite d’albums souvent introspectifs, toujours désillusionnés. Respecté de ses contemporains pour son talent et son intransigeance, Gus Bofa, qui a influencé nombre d’auteurs de bande dessinée, n’en est pas moins aujourd’hui oublié du public. Cette biographie, la première qui lui soit consacrée, tente de percer le mystère de l’homme et de l’artiste, en le mettant en scène dans sa vie, son métier et son époque.
Gus Bofa : l’enchanteur désenchanté est un bel ouvrage de la collection Victor. Il compte 552 pages, mesure 21 x 28 cm et est imprimé en quadrichromie. Sa jaquette recouvre une belle couverture cartonnée. Il coûte 55 euros.
@gilles : Gros mensonge, comme vous y allez ! Si vous considérez que le livre paru jadis chez Futuropolis correspond à la définition du terme « biographie », je vous renvoie au Larousse ou au Robert et je vous invite surtout à vous pencher sur l’ouvrage pour le comparer au travail effectué par Emmanuel Pollaud-Dulian. En vous souhaitant une bonne lecture.
Livre superbe qui commence par un gros mensonge…
« la première biographie de Gus Bofa ».
Celle que j’ai déjà n’existe donc pas.
Gilles
Voir une telle qualité aussi bien du point de vue du dessin que de l’imagination me laisse pantois et admiratif. Je ressens un immense respect devant toute cette génération de dessinateurs. Un grand merci à tous les amoureux du dessin et du graphisme qui nous font redécouvrir ces artistes souvent oubliés.
Il y avait Robida, Poulbot et Bofa. Je croyais connaitre l’oeuvre de Gus Bofa, puis j’ai vu l’expo qui lui était consacrée dans les couloirs de l’école Estienne il y a une poignée d’années. Son travail est fabuleux, même ses dessins les plus simples. Il était à la fois dans son époque et universel, intemporel. Quand aujourd’hui je lis du Tanquerelle, Blain, Blutch ou l’américain Jerry Grandenetti je vois Gus Bofa.
Un beau cadeau.