Il y a près de dix ans, Olivier Adam écrit le roman Falaises. Il y retrace son enfance, marqué par le suicide de sa mère. En résonance à son passé, il évoque sa vie d’adulte, l’amour, et son rôle de père qu’il doit construire, contre celui qu’il a subi et qu’il a fui. Quelques années plus tard, Thibault Balahy et Loïc Dauvillier entreprennent de transposer le livre en bande dessinée. Exercice périlleux, qui convoque à la fois le respect d’un texte sensible et la nécessité d’un trait au plus juste des émotions, sans excès. Cette adaptation parvient remarquablement à transposer le roman d’Olivier Adam en une œuvre nouvelle?: le jeu des images et des couleurs, le contraste ménagé par les citations du texte original et les planches souvent muettes, laissent à voir l’émergence d’une enfance douloureuse et indicible, qui n’empêche pas un dénouement lumineux.
Étretat. Sur le balcon d’une chambre d’hôtel, un homme veille. Au bout de son regard?: les falaises éclairées d’où s’est jetée sa mère, vingt ans plus tôt. Le temps d’une nuit, le narrateur déroule le film de sa vie, cherche dans sa mémoire rétive les traces de cette mère disparue. Il fouille son enfance, revient sur sa jeunesse perdue, sur son père brutal, son frère en fuite, ses années à Paris. Ce qu’il puise dans ses souvenirs?: un flot d’images, de sensations, de lieux, d’apparitions. Et cette question?: comment suis-je encore en vie??
« Chaque livre a sa couleur. C’est ainsi que certains auteurs, dont je suis, pensent à eux. Ainsi qu’ils les visualisent. Les personnages, l’histoire, le propos, tout s’efface derrière cette teinte qui recouvre tout. Falaises est un livre bleu. »
Olivier Adam
Falaises est publié chez Olivius. Il est imprimé en quadrichromie, sa couverture est souple avec des rabats et il compte 216 pages. Disponible en librairie depuis le mois de mars, il coûte 20 euros.