Alessandro Tota voit le jour sur la côte adratique, à Bari, en 1982. A défaut de Fellini ou Pasolini, le chef lieu des Pouilles inspire Tarantini qui y tourne, un an avant la naissance de notre héros, la Doctoresse préfère les marins.

L’adolescence d’Alessadro se passe sur le front de mer en compagnie de gouapes, fainéants et marginaux des plus décoratifs. S’arrachant aux jupes de sa mère et aux pasta al forno du dimanche, il s’exile à Bologne où il fréquente l’académie des Beaux-Arts.

Son mémoire de fin d’études prend pour sujet l’auteur underground Paolo Bacilieri. La revue Canicola, qu’il crée avec Giacomo Nanni, attire l’avant-garde de la bande dessinée italienne. Les vaches restent maigres mais Alessandro a la foi.

Dieu lui ordonne don d’aller sauver la France. Sans réfléchir, notre héros passe les Alpes. L’histoire ne dit pas s’il le fait en train, en avion ou à dos d’éléphant.
Paris oublie de le prendre dans ses bras, mais lui enseigne le sens du mot solitude. Après divers emplois non qualifiés et un apprentissage auprès du dessinateur Igort, Tota publie chez Sarbacane un premier roman graphique, intitulé par antithèse Terre d’acceuil et nourri de son expérience d’immigré et de l’ambigüité de ses réactions face à la société française. Après cet essai transformé en but, Alessandro Tota se pense sur sa jeunesse italiene avec Fratelli que publie Cornélius.